כבר בארנו בפתיחת זה החיבור, מה הסיבה אשר הניעה המחבר לקבוע זאת המסכתא בזה הסדר, וזכרנו גם כן גודל התועלת בזאת המסכתא. וכבר יעדנו פעמים במה שקדם מזה החיבור, שנדבר בזאת המסכתא בעניינים מועילים, ושנאריך בה קצת אריכות. מפני שהיא, אף על פי שתראה מבוארת, קלה להבין הנה המעשה במה שכלול בה אינו קל על כל בני האדם, וגם לא כל ענייניה מובנים מבלי פירוש מספיק, עם היותה מביאה לשלימות רבה והצלחה אמיתית. ומפני זה ראיתי להרחיב בה הדיבור.
וכבר אמרו ע"ה "האי מאן דבעי למהוי חסידא לקיים מילי דאבות". ואין אצלנו מעלה למעלה מן החסידות אלא הנבואה, והיא המביאה אליה, כמו שאמרו "חסידות מביאה לידי רוח הקודש". הנה התבאר מדבריהם, שהמעשה במוסרי זאת המסכתא מביא אל הנבואה, מפני שהיא כוללת חלק גדול ממעלות המידות, והננו עתידים לבאר אמיתת דבר זה.
וראיתי להקדים, קודם שאתחיל בפירוש הלכה הלכה, פרקים מועילים, יושגו לאדם מהם הקדמות, ויהיו לו גם כן כמפתח למה שאנו עתידים לפרש. ודע, כי הדברים אשר אומר אותם באלו הפרקים, ובמה שיבוא מן הפירוש, אינם עניינים שחידשתים אני מעצמי, ולא פירושים שבדיתים, אלא הם עניינים מלוקטים מדברי החכמים, במדרשות ובתלמוד וזולתו מחיבוריהם, ומדברי הפילוסופים גם כן, הקדומים והחדשים, ומחיבורי הרבה בני אדם. ושמע האמת ממי שאמרה. ואפשר שאביא לפעמים מימרה שלימה שהיא לשון ספר מפורסם, ואין בכל זה רע, ואיני מתפאר במה שאמרו מי שקדם, לפי שאני כבר הודיתי בזה, ואף על פי שלא אזכור אמר פלוני, אמר פלוני, שזו אריכות אין תועלת בה ואפשר לפעמים ששם האיש ההוא יכניס בלב מי שאין תבונה בו שזה הדבר נפסד, ויש בו תוך רע שלא ידעהו. ומפני זה ראיתי שלא לזכור האומר, הואיל וכוונתי שתושג התועלת לקורא, ושנבאר לו העניינים הצפונים בזאת המסכתא.
והנני מתחיל עתה בזכירת הפרקים אשר ראיתי להקדימם הנה לפי כוונתי, והם שמונה פרקים. Nous avons déjà expliqué au commencement de cet ouvrage (Commentaire de la Mischna) le motif pour lequel l’auteur (de la Mischna) a classé ce traité d’Aboth dans cette division1La Mischna de R. Juda le Saint comprend six divisions ou « Sedarim » et l’une d’elles s’appelle Nezikin (dommages), parce qu’elle traite, entre autres sujets, de la jurisprudence. (Nezikin). Nous avons également dit la grande utilité de ce traité (d’Aboth) ; et, à différentes reprises, nous avons promis dans les parties précédentes de cet ouvrage de disserter dans ce traité sur certains sujets pratiques2L’arabe dit: utiles. et de le faire avec des développements d’une certaine étendue: car s’il (ce traité d’Aboth) est, au premier abord, d’une intelligence aisée, les œuvres, par contre, qu’il embrasse ne sont pas à la portée de tout le monde et le but visé par ces œuvres ne saurait être saisi sans une explication suffisante ; elles sont, en effet, susceptibles de nous amener à une grande perfection et à une véritable félicité. — Voilà pourquoi j’ai cru bon de m’étendre là-dessus. Nos sages (que la paix soit sur eux !) ont dit, en effet (Baba Kamma): Celui qui tient à être vertueux (hacid) doit obéir aux paroles des « Aboth » (du traité d’Aboth) ; et, à notre avis, il n’est point de degré au-dessus de la vertu (hacidouth), si ce n’est la prophétie ; or, celle-là (la vertu) y conduit, comme nos docteurs l’ont dit également: La vertu conduit à la possession de l’esprit saint3Sota 49.. Il ressort donc clairement de leurs paroles que les œuvres recommandées par les préceptes de ce traité conduisent à la prophétie. Nous montrerons dans la suite la justesse de cette assertion, puisque ce traité, dans sa majeure partie, s’occupe des mœurs. — Avant d’entreprendre le commentaire de chaque article (de ce traité), j’ai cru devoir mettre en tête un certain nombre de chapitres utiles, qui serviront (au lecteur) d’introduction et seront aussi comme la clef du commentaire que nous ferons suivre. — Sache donc que les matières dont je parlerai dans ces chapitres et dans le commentaire suivant, ne se rapportent pas à des sujets que j’aurais forgés de toutes pièces, ni à des explications que j’aurais imaginées, mais que ce sont des sujets recueillis dans les paroles des sages, dans les Midrachoth4Maïmonide ne dit jamais « Midraschim », mais emploie toujours la forme du féminin pluriel., dans les Talmuds et dans leurs autres ouvrages, dans la doctrine des philosophes, aussi bien des anciens que des modernes, et dans les ouvrages d’un grand nombre d’auteurs. — Accepte la vérité de quiconque l’a énoncée. — Il m’arrivera même parfois de reproduire intégralement le texte d’un ouvrage connu, ce qui ne saurait présenter aucun inconvénient, et je ne m’attribue pas le moins du monde ce qu’un autre a dit avant moi, parce que nous en avons fait l’aveu et, si nous évitons d’indiquer la source de notre assertion5En arabe il y a: « De dire: un tel a dit, un tel a dit », c’est que cette prolixité ne sert à rien ; et il se pourrait même que la mention de l’auteur put faire croire, à qui n’est pas très intelligent, que la parole (citée) n’est pas juste, qu’elle recèle une erreur, qu’il n’aurait pas remarquée. C’est pourquoi j’ai cru bon de taire le nom de l’auteur, me proposant uniquement d’être utile au lecteur et de lui révéler les idées renfermées dans ce traité (d’Aboth). — Or, maintenant, je vais mentionner les chapitres que j’ai décidé de mettre en tête (du traité d’Aboth), selon mon dessein. Ils sont au nombre de huit.